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À l’attention des ministres de l’Agriculture des Etats membres de l’Union européenne

Pétition

Nous vous appelons à apporter votre soutien à un système agricole durable, à la fois équitable et sain pour les producteurs, les consommateurs et l’environnement, et respectueux pour les animaux. Il est temps que nos gouvernements placent l’intérêt général avant celui des grandes entreprises. Nous avons besoin de toute urgence d'une réforme fondamentale de la Politique Agricole Commune.

Pourquoi est-ce important ?

Mesdames et messieurs les ministres,

Le système agricole et alimentaire européen est à bout de souffle. À travers l’Europe, des citoyen·ne·s se mobilisent pour appeler à un changement. Nous voulons un système alimentaire juste, sain et vertueux pour les humain·e·s, les animaux comme la planète.

Le moment est venu pour agir, alors que les gouvernements à travers l’Union européenne négocient l’avenir de la politique agricole commune (PAC). C’est là que seront décidées les règles qui déterminent le futur de l’agriculture, ainsi que l’importance des sommes tirées de l’argent des contribuables (actuellement, environ 60 milliards d’euros par an) qui leur seront allouées.

Les règles actuelles bénéficient principalement à l’agriculture et à la production alimentaire industrielles ; elles alimentent le changement climatique et la pollution, elles causent une perte de biodiversité, ainsi que de la souffrance animale. Les grandes entreprises, qui profitent de ces règles, prospèrent, tandis que les petites fermes et celles vertueuses pour l’environnement disparaissent. En outre, alors que 50% de la population européenne est en surpoids, environ 33 millions de personnes sont en situation de risque de malnutrition et, de surcroît, tous les deux jours, 43 millions d’habitant·e·s de l’UE ne peuvent pas se payer un repas de qualité.

Nous en appelons à vous pour construire un système agricole et alimentaire meilleur, solidaire envers les populations et les régions d’Europe. Il est temps pour les gouvernements de placer l’intérêt public devant celui des grandes entreprises. Nous avons besoin d’une réforme en profondeur de la PAC afin de créer une société durable : un changement qui va bien au-delà des minces propositions actuellement discutées.

Une PAC juste doit fournir un revenu décent aux paysan·ne·s, qui couvre à la fois leurs coûts de production et des conditions de travail dignes, aussi bien pour les chef·fe·s d’exploitation que pour les salarié·e·s agricoles. Une PAC juste doit rémunérer celles et ceux qui s’engagent dans une transition vers une agriculture durable. Elle doit favoriser les producteur·rice·s locaux·les plutôt que les firmes internationales, minimiser l’usage des ressources et éviter l’exploitation humaine dans les pays du Sud. Le système actuel de paiements des fermes à l’hectare doit cesser et être remplacé par un soutien ciblé promouvant la transition vers une société durable. La PAC ne doit pas freiner les capacités de production alimentaire des paysan·ne·s de petite échelle, aussi bien en Europe que dans les pays du Sud. Les mesures commerciales distorsives de la PAC, qui conduisent à la déstabilisation des marchés à échelles locale, nationale, européenne et internationale, doivent aussi être abolies.

Une PAC verte met un terme à la perte de biodiversité comme à la production animale intensive, minimise l’utilisation de pesticides, d’engrais ou d’antibiotiques, réduit le gaspillage et réduit drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Elle favorise un système agricole et alimentaire résiliant et diversifié. Une PAC verte consacre au moins 50% de ses financements à des mesures qui préservent la nature, l’environnement et le climat.

Une PAC saine priorise une alimentation saine, nutritive, de saison, locale et abordable, incluant des fruits et légumes frais, et la rend accessible à tous les citoyens. Elle soutient les légumineuses et encourage la consommation de moins de viande, mais de meilleure qualité. Elle prend soin des personnes, des animaux et de la planète.

Une PAC pour les citoyen·ne·s dépense l’argent public pour l’intérêt public ! Elle sert les communautés et les consommateur·rice·s, pas les grandes entreprises. Nous demandons à ce que les plans stratégiques de la future PAC soient élaborés de manière participative, avec les autorités locales et les organisations représentatives de la société civile. Ces plans stratégiques devraient explicitement viser l’inclusion des paysan·ne·s qui sont prêts à s’engager dans une transition vers l’agriculture durable, en rendant possible leur participation.

Les buts poursuivis par une PAC juste, durable et saine sont universels. C’est la raison pour laquelle nous demandons à ce que tous les États membres soient tenus d’atteindre un panel d’objectifs définis par la nouvelle PAC. Ces objectifs doivent être étayés par des indicateurs d’impact capables de suivre les réalisations et permettant la définition d’attendus précis. Les financements accordés aux États membres et aux agriculteur·rice·s doivent être conditionnées à l’atteinte de ces objectifs.

Nous avons besoin de mesures de sauvegarde contraignantes interdisant les interventions jugées néfastes pour l’environnement, le bien-être animal, les droits ou la santé des travailleur·se·s agricoles et paysan·ne·s, ou ayant des externalités négatives. Ces mesures doivent être couplées à un système contraignant de suivi et d’engagement de la responsabilité. Ceux qui ne respectent pas les règles ne doivent pas recevoir d’argent public.

Nous croyons et avons confiance en la solidarité européenne. Nous appelons les gouvernements à partager notre enthousiasme pour créer un système agricole et alimentaire meilleur et plus durable.


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L’agriculture industrielle tue les abeilles à coup de pesticides, inonde nos champs de fertilisants et torture les animaux dans les fermes industrielles. Tout cela avec les milliards d’euros de subventions versées par Bruxelles chaque année !

L’an prochain, cet argent doit être entièrement redistribué. Nos dirigeants discutent en ce moment même des modalités de cette future redistribution.

C’est le moment de nous mobiliser pour nous faire entendre, à travers une campagne à l'échelle de l’Europe et une action de protestation qui aura lieu à Bruxelles. Nous comptons sur votre contribution pour rendre cette mobilisation possible. Chaque contribution compte !

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